04.09.2023
L’art naïf au-devant de la scène chinoise
Chaque été, le Jiushi Art Museum consacre une exposition estivale sur un artiste important ; Edvard Munch, Marc Chagall ou encore Giorgio Morandi. Cette présentation invite le public, et notamment les enfants, à découvrir davantage l’œuvre d’un grand maître. Pour cette quatrième édition, le choix s’est porté sur un courant d’art occidental : les peintres naïfs.
Neuf artistes sont, au total, présentés : André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Séraphine Louis, Dominique Peyronnet, René Rimbert, Henri Rousseau et enfin Louis Vivin. Aucun d’eux n’a reçu de formation artistique formelle et tous exerçaient des professions différentes : Henri Rousseau travaillait aux douanes, Séraphine Louis était femme de maison, Camille Bombois lutteur, etc. Le groupe a commencé à émerger à la fin du XIXe siècle. Leur art se caractérise notamment par un abandon volontaire de la perspective, par l’utilisation de couleurs vives et par la représentation de sujets populaires. Souvent, les artistes étaient qualifiés d’« amateurs » ou encore d’« enfantins ». C’est pourquoi ils ont longtemps été vus comme faisant partie d’un art mineur. Ce n’est que depuis quelques années qu’ils connaissent un regain d’intérêt.
Un prêt important
Le Jiushi Art Museum expose cinquante-cinq œuvres dont la très grande majorité viennent de de la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol et de la Galerie Dina Vierny. Dina Vierny s’était en effet intéressée à ce groupe d’artistes et avait acquis un grand nombre de leurs œuvres.
Pour une meilleure compréhension de l’art naïf, la présentation est divisée en cinq thématiques : “Garden’s Dreams” (« Le jardin des rêves »), “The Life of Others” (« La vie des autres »), “The Enchanted City” (« La ville enchantée »), “Sunday Tables” (« Les tables du dimanche ») and “Lively Nature” (« La nature vivante »).
Hormis Rimbert qui était parisien, tous les artistes venaient de différentes régions de France. Lors de la Belle Époque, beaucoup s’installent à Paris pour chercher du travail et les paysages de la capitale ne les laissent pas indifférents. Par exemple, Louis Vivin et Jean Eve ont tous deux représenté le Sacré-Cœur et ses alentours montmartrois.
Les paysages naturels sont également de vigueur chez les peintres naïfs comme en témoignent les jungles de Rousseau, les vues maritimes de Peyronnet ou encore les scènes de chasse de Vivin. Bauchant, qui était pépiniériste, imagine des paysages peuplés d’animaux et de plantes, imprégnant ses tableaux d’exotisme. Ainsi, chaque artiste voyait la nature à sa manière et la figurait selon sa vision.
Le végétal prend donc une grande place dans la production des peintres naïfs. Plusieurs beaux exemples sont exposés comme le Bouquet pour Dina de Bauchant, réalisé en 1957 et dédié à Dina Vierny. Mais l’artiste particulièrement mise en avant dans cette section est Séraphine Louis. Seule femme de l’exposition, ses bouquets végétaux sont teintés de mysticisme émerveillant les visiteurs.
La figure humaine reste également un sujet important chez le groupe d’artistes qui aimait peindre son modèle en relation avec son environnement. Tandis que certains réalisent des portraits d’êtres chers ou de personnages illustres, d’autres se tournent vers des scènes historiques ou de genre. L’exposition témoigne de cette variété de sujets que les différents peintres ont à cœur.
Enfin, la dernière thématique abordée est la représentation de la nature morte. Tous les artistes s’y sont attelés car, pour eux, il s’agissait d’un moyen de montrer leur monde personnel et leur compétence. Même s’ils partagent un thème commun, ils l’abordent de manière différente. Bombois, Eve et Vivin peignent des tables garnies de mets luxueux. Rimbert, par ses réalisations, se rapproche des vanités tandis que celles de Louis avoisinent des illustrations de botaniques.
Ainsi, cette exposition permet de mieux mettre en lumière un groupe d’artistes qui ne cesse de fasciner de plus en plus le public. Les nombreux prêts de la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol ainsi que de la Galerie Dina Vierny témoignent de cet intérêt grandissant envers des peintres qui ont su transmettre l’authenticité de leurs émotions.
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Musée Maillol, 2021
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Musée Maillol, 2021
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