08.12.22
Les deux artistes ne visent pas la représentation précise d’un modèle et ne renoncent pas à sa figuration. Ils en tirent une abstraction de sa forme et recherchent une harmonie équilibrée. Catherine Viollet inscrit la forme féminine « classique » de Maillol dans un univers mouvant et coloré. L’exposition «La Trêve des Héroïnes » en 1983 à la Galerie Christian Cheneau consacre la première présentation de sa série inspirée des œuvres de Maillol, avec en écho le personnage de Dina Vierny qui incarne pour l’artiste une forme d’héroïne incarnée.
L’exposition invite également à revisiter l’œuvre de Maillol sous le prisme du XXème siècle. La présence de Deux Baigneuses ou Dina de dos et de profil (1938) rappelle que le sculpteur est également peintre. Dans ce tableau, Maillol dispose face à face deux baigneuses qui, par une ambiguë mise en scène, donnent l’impression d’être une personne contemplant sa propre altérité. Entre exercice d’atelier et proposition plastique sur l’équivoque des formes, le tableau est caractéristique de la recherche picturale de Maillol dans les années 1930, où il multiplie les apparitions de sa muse Dina Vierny dans ses espaces peints.
Le bronze Harmonie (c. 1940-1944) occupe une place à part dans l’œuvre de Maillol car il s’agit de sa dernière sculpture de l’artiste, demeurée inachevée. Ultime témoin de la collaboration entre Dina Vierny et Maillol, ce dernier tâcha de mettre en forme à partir de l’étude du modèle son idéal durant plusieurs années. Il désire faire une œuvre différente de toutes celles qu’il a réalisées jusque-là, en préservant « l’immobilité » habituelle de sa sculpture tout en y introduisant le « mouvement ». Ce sont les jambes de la figure qui impulsent le léger élan dynamique de toute la sculpture, formant un infime contrapposto, élément rarissime dans l’œuvre sculptée de l’artiste. Sorte de « Vénus de Milo moderne », la sculpture devient le testament artistique de Maillol, et le titre « Harmonie », suggéré de manière posthume par le critique d’art américain John Rewald, s’est finalement imposé de lui-même, résumant toute la quête de l’art de Maillol.
Vue de l’exposition « Aristide Maillol & Catherine Viollet » à la Galerie Loeve&co, au centre Aristide Maillol « Harmonie », c. 1940-1944, bronze, 162 cm, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol | © Galerie Loeve&Co
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Musée Maillol, 2021
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Musée Maillol, 2021
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