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08.12.22

Aristide Maillol sous le regard de la peintre française Catherine Viollet

La Fondation Dina Vierny – Musée Maillol est heureuse de prêter deux œuvres à la Galerie Loeve&Co à l’occasion de l’exposition « Aristide Maillol & Catherine Viollet », du 8 décembre 2022 au 14 janvier 2023.

Catherine Viollet et Aristide Maillol

En 1981, l’exposition historique «  Finir en beauté » organisée par Bernard Lamarche-Vadel révèle un groupe d’artiste alors inconnus qui ont un goût commun pour une peinture criarde, débridée et ludique, en y incorporant l’art de la bande dessinée, de la publicité, de la rue, du pop art, se démarquant ainsi de la sévérité de l’Art conceptuel des années 1970. Ces artistes, Jean-Michel Alberola, Jean-Charles Blais, Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas, Jean-François Maurige, Hervé di Rosa et Catherine Viollet formeront ainsi la « Figuration libre ». Parmi eux, Catherine Viollet est la seule femme à exposer et propose une démarche originale. L’artiste extrait du monde urbain ce qu’il a de classique, à travers l’œuvre de Maillol. En effet, c’est en se promenant au Jardins du Carrousel qu’elle découvre la modernité du sculpteur et y puise son inspiration. L’exposition éclaire ainsi le rapport de Catherine Viollet à Maillol.
 
Catherine Viollet devant « La Rivière d’Aristide Maillol » au Jardin des Tuileries en 1983 | © Catherine Viollet
Catherine Viollet devant « La Rivière d’Aristide Maillol » au Jardin des Tuileries en 1983 | © Catherine Viollet
Catherine Viollet, La Rivière Maillol dessin juillet 1982
Catherine Viollet, « La Rivière », juillet 1982 , mine de plomb sur papier Ingres, 15×16 cm | © Catherine Viollet

Les deux artistes ne visent pas la représentation précise d’un modèle et ne renoncent pas à sa figuration. Ils en tirent une abstraction de sa forme et recherchent une harmonie équilibrée. Catherine Viollet inscrit la forme féminine « classique » de Maillol dans un univers mouvant et coloré. L’exposition «La Trêve des Héroïnes » en 1983 à la Galerie Christian Cheneau consacre la première présentation de sa série inspirée des œuvres de Maillol, avec en écho le personnage de Dina Vierny qui incarne pour l’artiste une forme d’héroïne incarnée.

Catherine Viollet, Dina, 1983, acrylique
Catherine Viollet, « Dina », 1983, acrylique sur envers de skai rouge, 200×154 cm | © Catherine Viollet
Maillol, Dina au foulard, 1941, peinture
Aristide Maillol, « Dina au foulard », 1941, huile sur panneau, 110×95 cm, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol

Maillol au XXème siècle

L’exposition invite également à revisiter l’œuvre de Maillol sous le prisme du XXème siècle. La présence de Deux Baigneuses ou Dina de dos et de profil (1938) rappelle que le sculpteur est également peintre. Dans ce tableau, Maillol dispose face à face deux baigneuses qui, par une ambiguë mise en scène, donnent l’impression d’être une personne contemplant sa propre altérité. Entre exercice d’atelier et proposition plastique sur l’équivoque des formes, le tableau est caractéristique de la recherche picturale de Maillol dans les années 1930, où il multiplie les apparitions de sa muse Dina Vierny dans ses espaces peints.

Vue salle exposition Galerie Loeve&Co
Vue de l’exposition « Aristide Maillol & Catherine Viollet » à la Galerie Loeve&co, à gauche Aristide Maillol, « Deux baigneuses ou Dina de dos et de profil », 1938, huile sur panneau, 100 x140 cm, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol, vue de l’exposition | © Galerie Loeve&Co

Le bronze Harmonie (c. 1940-1944) occupe une place à part dans l’œuvre de Maillol car il s’agit de sa dernière sculpture de l’artiste, demeurée inachevée. Ultime témoin de la collaboration entre Dina Vierny et Maillol, ce dernier tâcha de mettre en forme à partir de l’étude du modèle son idéal durant plusieurs années. Il désire faire une œuvre différente de toutes celles qu’il a réalisées jusque-là, en préservant « l’immobilité » habituelle de sa sculpture tout en y introduisant le « mouvement ». Ce sont les jambes de la figure qui impulsent le léger élan dynamique de toute la sculpture, formant un infime contrapposto, élément rarissime dans l’œuvre sculptée de l’artiste. Sorte de « Vénus de Milo moderne », la sculpture devient le testament artistique de Maillol, et le titre « Harmonie », suggéré de manière posthume par le critique d’art américain John Rewald, s’est finalement imposé de lui-même, résumant toute la quête de l’art de Maillol.

Vue salle exposition Galerie Loeve&Co Vue de l’exposition « Aristide Maillol & Catherine Viollet » à la Galerie Loeve&co, au centre Aristide Maillol « Harmonie », c. 1940-1944, bronze, 162 cm, Fondation Dina Vierny – Musée Maillol | © Galerie Loeve&Co

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Musée Maillol, 2021

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