Le musée Maillol présentera du 6 juin au 14 octobre 2002 une importante exposition consacrée aux œuvres récentes (entre 1995 et 2002) de Robert Rauschenberg.

Robert Rauschenberg est considéré comme le plus important peintre américain vivant. Il incarne avec Jasper Johns l’un des pôles de la peinture américaine. Son œuvre foisonnante reste l’une des plus extraordinaires créations, mêlant toutes les techniques : collage, sérigraphie, photographie, peinture, gravure, présence d’objets réels ou de déchets sur tous les supports possibles tels que le bois, le métal écaillé et le papier.

Chaque tableau de Rauschenberg est une totalité des méthodes artistiques et non artistiques confrontées les unes aux autres comme par hasard. Si le hasard tient une si grande place dans son œuvre, c’est la conséquence de sa rencontre avec Marcel Duchamp à New York, dès les années 50. Rauschenberg, tout comme Jaspers Johns, va se familiariser avec les idées révolutionnaires de Marcel Duchamp, l’inventeur du ready-made qui annonce le Pop Art. On considère que l’œuvre de Rauschenberg est un pont entre l’expressionnisme abstrait de l’école de New York et du Pop Art dans les années 60. Plus l’œuvre évolue, plus elle se diversifie.

La prémisse de ce renouveau de Rauschenberg réside peut-être dans la série Synapsis Shuffle, 1999 qui est à la fois le point de départ et le centre de l’exposition. Acquise par le Whitney Museum, Synapsis Shuffle est une série de 52 panneaux qui fonctionne comme une jeu de cartes. Les panneaux ont la même hauteur mais pas la même largeur. Ils sont prévus pour être mélangés en 12 ensembles constitués par un nombre différent de panneaux tirés selon les règles du hasard par douze joueurs différents. Chaque présentation de Synapsis Shuffle donne l’occasion à un happening qui préside au sens que va prendre l’accrochage et la présentation de l’œuvre, ainsi la série ne sera jamais montrée deux fois de façon identique.

L’exposition « Rauschenberg les dix dernières années » va permettre au public de juger de cette œuvre aussi féconde que le furent toutes les grandes aventures humaines de l’Ecole de New York.